Alléger la dette des pays émergents devient urgent

La pandémie de Covid-19 a laissé derrière elle une situation économique et sociale dans les pays émergents extrêmement précaire. Si le monde développé a réussi à déployer des amortisseurs financiers inédits pour atténuer la violence du choc, les pays les plus pauvres n’en ont pas eu les moyens et doivent aujourd’hui affronter des séquelles qui s’annoncent durables.

La pauvreté, qui n’avait cessé de reculer au cours des vingt dernières années, explose. Les inégalités se creusent. Les secteurs de l’éducation et de la santé ont été profondément désorganisés. L’invasion russe de l’Ukraine n’a fait que noircir un peu plus le tableau en alimentant l’inflation sur l’énergie et les produits alimentaires.

Sur le plan financier, les institutions internationales sonnent le tocsin. Le surendettement des pays émergents ne date pas de la pandémie, mais il a pris des proportions encore plus inquiétantes avec la crise. La donne se complique davantage depuis que les économies avancées commencent à durcir leurs politiques monétaires pour lutter contre l’inflation. Des taux d’intérêt plus élevés risquent de provoquer dans les pays émergents une fuite des capitaux, des dévaluations en série et un renchérissement du service de la dette, qui ne fera que fragiliser davantage leur solvabilité. Ces perspectives doivent inciter les banques centrales occidentales à une extrême prudence.

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