La mort d’une journaliste et l’exigence de la vérité

Shireen Abu Akleh faisait son métier, mercredi 11 mai. La journaliste de la chaîne qatarie Al-Jazira était venue au plus près des faits couvrir une incursion israélienne dans la ville de Jénine, en Cisjordanie occupée, lorsqu’elle a été tuée d’une balle à la tête. Elle portait au moment du drame un gilet pare-balles frappé du mot « Press » et un casque.

Les témoins, des collègues de la journaliste, dont l’un a été également blessé, ont immédiatement mis en cause les tirs de soldats israéliens. Les autorités israéliennes ont initialement dédouané les militaires en opération, rappelant qu’ils traquaient des militants du Hamas, alors qu’Israël fait face à une vague d’attentats meurtriers perpétrés sur son territoire. Elles ont évoqué au contraire la responsabilité de miliciens palestiniens. En fin de journée, le ministre de la défense, Benny Gantz, s’est montré bien moins affirmatif.

Si une chose est due à Shireen Abu Akleh, c’est bien la vérité. Du fait de l’asymétrie du conflit israélo-palestinien, qui place face à face, en Cisjordanie, une force d’occupation surpuissante, une Autorité palestinienne sclérosée et des militants d’une lutte armée résiduelle, alors que la population palestinienne est privée de recours et mal représentée, les deux parties en présence sont moins que jamais en mesure de coopérer. La renommée de Shireen Abu Akleh, visage de l’actualité de cette région tourmentée sur la chaîne d’information panarabe pendant deux décennies, en fait par ailleurs un symbole qui complique plus encore cette indispensable quête.

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