Dépendance énergétique : la surprise !

Le gaz russe, mais aussi le pétrole sont au centre des débats, sur fond de marché extrêmement tendu depuis plusieurs semaines. En clair, fermer le robinet russe ne fera qu’aggraver chez nous une situation déjà problématique.

Bien entendu, les partisans du nucléaire, artisans repentis de la programmation de la fermeture des vieillissants réacteurs belges, après s’être découvert une vocation environnementaliste, se font défenseurs des plus pauvres pour lutter contre l’abandon du nucléaire. Il serait cependant illusoire de croire que le problème se limite au fait de trouver où nous approvisionner à bon compte ou de prolonger, pour quelques années, des infrastructures n’assurant que marginalement notre approvisionnement énergétique.

En effet, au-delà des interrogations de court terme, relatives aux manières adéquates de gérer la crise actuelle, se pose celle, plus globale, de notre capacité à réduire notre dépendance énergétique. Celle-ci est cruciale aujourd’hui, mais s’intègre plus largement dans la problématique de notre rapport aux énergies non renouvelables et tout particulièrement aux hydrocarbures.

Bien avant les tensions actuelles, nous savions qu’il nous fallait impérativement réduire notre consommation d’hydrocarbures. Il y eut les chocs des années 1970, les préoccupations autour des multiples pollutions causées par les produits pétroliers et gaziers, les guerres provoquées par l’avidité pétrolière, puis, plus récemment, la montée de l’inquiétude face au dérèglement climatique. Parallèlement, nos pays occidentaux se révélaient, pour de multiples raisons, incapables de mettre en place des programmes nucléaires modernes et ambitieux et préféraient vivre de leurs vieilles centrales. Du reste, le nucléaire ne fait pas voler les avions et ne chauffe que très peu de maisons, quant aux voitures, s’il peut en faire rouler, c’est au prix d’autres catastrophes écologiques. Bref, cinquante ans après, et malgré d’innombrables rappels, notre indépendance énergétique ne semble pas
s’être approchée.

Depuis cinquante ans, nous savons que notre économie fondée sur les ressources fossiles est un colosse aux pieds d’argile. Aujourd’hui, politiques et particuliers ont beau jeu de pleurer devant leur facture de gaz et de hurler à la station-service, la situation actuelle n’a rien de surprenant et signe notre incapacité à modifier profondément nos modes de vie et de développement

Emblématique de ce fait : le maintien d’une société très largement basée sur l’automobilité, dans laquelle les autres modes de transport apparaissent comme accessoires. Cette question précise est, nous le pensons, une parfaite illustration à la fois de la complexité des défis qui s’offrent à nous et de notre refus de les affronter.

La suite ici  : Dépendance énergétique : la surprise !