« Les Républicains se préparent depuis des décennies à cela (…) mais la majorité des Américains n’en veulent pas ». La voix tremblante et le regard noir, la sénatrice démocrate Elizabeth Warren a réagi avec rage après la publication, ce lundi 2 mai, des révélations de Politico. Comme le montrent des documents obtenus par le site d’informations américain, le juge de la Cour suprême américaine Samuel Alito se prépare en effet à proposer la publication d’un texte qui annulerait l’arrêt historique de Roe v Wade, reconnaissant depuis près d’un demi-siècle le droit à l’avortement.
Si la décision définitive ne devrait pas être officiellement rendue avant juin, l’annonce a fait l’effet d’un tremblement de terre auprès d’une grande partie de la population. Au point de provoquer réactions indignées et manifestations spontanées, de Washington à New York en passant par Houston.
Les États-Unis ne sont hélas pas le seul pays concerné par ce spectaculaire « backlash ». Comme l’avait théorisé pour la première fois l’Américaine Susan Faludi dans son essai paru en 1991, Backlash : la guerre froide contre les femmes, les avancées féministes obtenues par une génération ne sont en effet jamais complètement garanties aux suivantes mais, au contraire, soumises à des possibles « retours de bâton » alimentés par les médias et les franges les plus conservatrices de la société. Le droit à l’avortement en offre un exemple idéal-typique : alors que celui-ci avait été entériné par de nombreux États à partir des années 1970, plusieurs retours en arrière ont été actés par des gouvernements conservateurs – voire réactionnaires – ces dernières années.
La suite ici : Brésil, Pologne… Ces autres pays où le droit à l’avortement a été liquidé