L’Europe, c’est ça aussi : la Transnistrie 

Depuis plusieurs jours, les médias russes font état d’attaques sur le territoire transnistrien, mais la communauté internationale y voit surtout la même stratégie russe qu’au Donbass. Le Kremlin applique la même communication que dans les régions ukrainiennes de Luhansk et de Donetzk. A Moscou, on parle de « discriminations » des russophones en Transnistrie, pointant du doigt l’Ukraine et menaçant ouvertement la présidente moldave Maia Sandu. Si la Moldavie ne participe pas aux sanctions contre la Russie, elle accueille toutefois bon nombre de réfugiés ukrainiens et Sandu avait interdit l’utilisation des signes de guerre « Z » et « V » utilisés par la Russie, ce qui avait provoqué les ires du Kremlin.

Mais qui est actuellement menacé par cette évolution ? La Transnistrie ? Probablement pas, car la Russie n’a aucune raison d’intervenir dans cette région, sachant que Moscou y dispose d’une base militaire et surtout, de nombreuses armes et munitions qui pourraient servir pour a) attaquer le sud de l’Ukraine pour soutenir l’objectif russe visant la ville portuaire d’Odessa et b) pour attaquer la Moldavie. Donc, ce n’est pas la Transnistrie qui est actuellement en danger, car elle se trouve déjà, d’une certaine façon, sous le contrôle de la Russie, mais ce sont la Moldavie et le sud de l’Ukraine qui sont menacés par cette évolution.

La Moldavie se retrouverait bien seule en cas d’une attaque russe. Ce petit pays qui compte 2,6 millions d’habitants, n’a pour voisins que la Roumanie et l’Ukraine, elle ne fait partie d’aucune organisation qui pourrait lui conférer un quelconque soutien, et en cas d’attaque, elle ne pourra compter sur aucune aide internationale. A un moment où la Russie essuie une série d’échecs militaires en Ukraine, la prise de la Moldavie pourrait se transformer en un « succès » exploitable par la propagande russe. Le « Blitzkrieg » échoué en Ukraine, pourrait avoir lieu en Moldavie.

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