Les droits des femmes menacés aux Etats-Unis

La valeur d’un pays ne se mesure pas seulement à son produit intérieur brut. Le sort qu’il réserve à ses citoyens compte tout autant, sinon plus, lorsqu’il s’agit des personnes les moins favorisées. A cette aune, la version non définitive d’un arrêt de la Cour suprême des Etats-Unis consacré à l’avortement publié par le site Politico, le 2 mai, est de nature à asséner un coup sévère à l’image du pays.

Le projet de revenir totalement sur la légalisation de l’avortement dont l’appréciation redeviendrait du ressort des Etats est une atteinte à la liberté des femmes, qui portera principalement préjudice aux plus pauvres, aux plus marginalisées. Ces dernières ne pourront pas disposer des ressources financières, juridiques et morales pour contourner la prohibition qui sera rapidement mise en place dans les Etats les plus conservateurs.

Sur le fond, la « fuite » du 2 mai n’a surpris personne. Pendant des décennies, le courant le plus réactionnaire de la droite américaine a œuvré sans relâche pour abattre la jurisprudence mise en place en 1973 par l’arrêt Roe vs Wade, confirmé en 1992, qui a sanctuarisé au niveau national le droit des femmes à disposer de leur propre corps.

Tout a été mis en place pour l’épilogue qui pourrait survenir dans quelques semaines, si les fondements du texte dévoilé à la suite d’une rare entorse à la confidentialité des délibérations de la plus haute instance judiciaire des Etats-Unis résistent à l’orage de réactions que leur révélation a suscité.

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