Molenbeek, Conner Rousseau et le cordon sanitaire

A l’heure où le débat sur le cordon sanitaire connaît quelques soubresauts, il semble que la sortie éruptive de Conner Rousseau permette d’aborder la problématique sous un angle quelque peu différent. En effet, les propos tenus dans la presse par le président de Vooruit témoignent que le débat a largement dépassé les portes des partis d’extrême droite jugés infréquentables.

Notre ambition n’est pas de nous montrer consterné ou choqué par de telles considérations (et de simplement « passer à autre chose »), ou d’assurer une nouvelle fois la défense d’une commune et de sa population qui en a bien besoin (d’autres s’en sont chargés). Il s’agit plutôt de prendre un minimum de recul sur les faits et de constater, amèrement, que les discours racistes, xénophobes et extrémistes ont depuis longtemps dépassé par les flancs le cercle restreint du débat politique sur le cordon sanitaire. Il ne nous appartient pas de prendre position dans un débat somme toute politique mais bien de mettre en évidence comment la commune de Molenbeek est devenue « un terrain de jeu sémantique » où les tenants de discours polarisants s’en donnent à cœur joie.

Il est de bon ton de s’enorgueillir de l’absence d’une extrême droite politiquement organisée en Belgique francophone. Il appert cependant que cette absence ne permet pas de dissimuler une réalité plus glaçante aisément identifiable dans la caisse de résonance que constituent les réseaux sociaux. Outre leur caractère ouvertement raciste et délibérément provocateur, les propos tenus par un responsable politique, qui plus est président d’un parti démocratique, nous semblent caractériser une évolution pernicieuse de la rhétorique extrémiste que nous aborderons sous quatre angles différents.

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