L’ubérisation ou la « brutalité d’un pouvoir automatisé et radical »

L’« ubérisation » du travail, et plus largement la « plateformisation » de l’économie, colonise progressivement des pans entiers de notre existence, de manière dissimulée mais certaine : repas, transports, rendez-vous médicaux, ménage… et même l’Etat. Tout serait plateformisable, « accessible en 2 clics ». Peut-être vous-même disposez-vous dans votre entreprise d’un service des « ressources humaines » entièrement ou partiellement géré par des algorithmes ? C’est le travail mort à la place du travail vivant, privilégiant le client au citoyen, au bénéfice d’une société progressivement déshumanisée.

Par ce modèle, les plateformes numériques de travail viennent bouleverser l’organisation des entreprises traditionnelles. Grâce à leurs algorithmes, elles organisent et contrôlent l’exécution des services par les travailleurs : la brutalité d’un pouvoir automatisé et radical.

Travailleurs dont le statut fait aujourd’hui débat : désignés contractuellement comme « indépendants » par les plateformes, beaucoup sont en réalité économiquement dépendants – dans la mesure où les plateformes fixent elles-mêmes le prix (généralement trop faible) et les conditions de réalisation de la prestation (souvent précaires). Autant d’indices d’un salariat qu’une majorité de tribunaux reconnaît déjà à travers le monde.

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