L’offensive militaire dans le Donbass annoncée par Moscou et qui, selon le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a commencé lundi 18 avril, est d’abord un aveu d’échec. La première phase de la guerre russe en Ukraine, qui visait à prendre Kiev pour y placer un régime ami à la faveur d’une opération éclair, s’est heurtée à la formidable résistance de l’armée, de la population et du leadership ukrainiens. Vladimir Poutine a dû revoir ses plans et retirer ses troupes de la région de Kiev, pour se concentrer sur l’est.
Cette deuxième phase ne se déroule pas non plus tout à fait comme le voudrait le Kremlin. Moscou a massé ces derniers jours des dizaines de milliers de soldats dans l’est de l’Ukraine pour pouvoir s’emparer de la totalité des deux régions du Donbass, celles de Donetsk et de Louhansk, dont une partie est occupée depuis 2014, et lancé plusieurs frappes stratégiques visant à détruire les capacités de défense ukrainiennes avant le combat.
A ce stade, Marioupol, ville côtière sur la mer d’Azov, au sud-est, qui permettrait de faire la jonction avec la Crimée, aurait dû tomber. Pilonnée depuis sept semaines, la ville maintient pourtant une résistance désespérée, mobilisant des unités russes qui auraient dû être déployées dans le Donbass. Et Moscou vient de subir une perte cruciale avec le naufrage du croiseur Moskva, son navire amiral en mer Noire, que l’Ukraine affirme avoir coulé par un tir de missiles.
C’est donc un pouvoir russe en difficulté, malgré toute sa puissance de feu, qu’affrontent l’Ukraine et ses alliés occidentaux dans cette nouvelle phase. Ces derniers se trouvent eux aussi confrontés à des décisions majeures. Cinq trains de sanctions massives, destinées à paralyser l’économie russe, ont affaibli la Russie, mais ne l’ont pas empêchée de poursuivre son offensive.
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