ixième cycle d’évaluation, troisième volet. Les rapports du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) se déclinent comme une tragédie grecque, qui compterait de plus en plus d’actes et de scènes, sans pour autant donner le sentiment que le dénouement annoncé puisse être réécrit. Le dernier opus publié lundi 4 avril ne fait pas exception à la règle.
En dépit des avertissements, des manifestations toujours plus visibles du réchauffement climatique, de la prise de conscience grandissante dans l’opinion publique de la gravité de la situation, le GIEC sonne le tocsin, une fois encore, avec un compte à rebours qui se raccourcit dangereusement. Après trois décennies de mobilisation onusienne, au travers de vingt-six COP, le monde ne s’est toujours pas mis sur la bonne trajectoire pour qu’il reste encore vivable d’ici à la fin du siècle. Désespérant.
Cette énième alerte est évidemment nécessaire, mais elle s’ajoute aux précédentes dans une sorte de routine du catastrophisme dont nous serions incapables de nous extraire pour sauver ce qui peut encore l’être. « C’est maintenant ou jamais », avertit, avec un air de déjà-vu, Jim Skea, le coprésident du groupe du GIEC qui a travaillé sur cette publication. Mais, alors que les climatosceptiques sont clairement une espèce en voie de disparition, toute une partie de l’humanité trouve, malgré tout, de bonnes raisons pour continuer à procrastiner
Ce décalage entre des constats toujours plus alarmistes et des réponses politiques qui peinent à se hisser à la hauteur des enjeux doit interroger. Dire que rien ne bouge, comme certains tentent de le faire croire, finit par être contre-productif. Même si énormément reste à faire, mieux vaut adopter une stratégie d’encouragement et d’incrémentation pour mobiliser.
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