Seules des mesures immédiates, ambitieuses et coordonnées peuvent nous permettre d’éviter les dommages graves » de la crise climatique. Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) a détaillé, lundi 4 avril dans le troisième volet de son sixième rapport, les solutions à mettre en œuvre pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre, moteurs du réchauffement climatique. Leur coût est « moindre par rapport au coût de l’inaction », insiste auprès de franceinfo Céline Guivarch, directrice de recherche au Centre international de recherche sur l’environnement et le développement (Cired) et coautrice de ce nouveau rapport du Giec.
Franceinfo : Quels sont les principaux messages de ce rapport ?
Ce troisième volet se concentre sur l’atténuation des émissions de gaz à effet de serre. Il balaye tous les grands secteurs : villes, énergie, agriculture… Ce qu’il montre, c’est qu’il existe des options d’atténuation disponibles aujourd’hui dans tous les secteurs, à même de réduire nos émissions de gaz à effet de serre significativement et à un coût raisonnable. Ces options sont multiples : certaines reposent sur des technologies disponibles, d’autres sur des transformations de nos modes de production, de nos infrastructures ou de nos organisations sociales. Le rapport est extrêmement clair : c’est un panel de leviers qui, mobilisés ensemble, sont à même de réduire significativement les émissions. La composition exacte, c’est aux politiques, au débat public et aux territoires de l’adopter.
Qu’ajoute-t-il par rapport à la dernière publication, qui date de 2014 ?
Le contexte mondial a évolué. Depuis le dernier rapport, la recherche a pu porter sur des mesures déjà mises en œuvre. Mais malheureusement, les émissions ont continué d’être en hausse. Donc, comme pour le changement climatique, ce qui compte, c’est le cumul des émissions, on est davantage dans l’urgence. On se retrouve à dire aujourd’hui que seules des mesures immédiates, ambitieuses et coordonnées à l’échelle mondiale peuvent nous permettre d’éviter des dommages graves.