Il y a parfois dans le déroulement d’une guerre, le massacre de trop, celui qui change le cours de l’histoire. Ce fut le cas avec le bombardement meurtrier du marché de Sarajevo, en 1995, poussant l’OTAN à intervenir contre les Serbes de Bosnie.
Les images insupportables des suppliciés de Boutcha, près de Kiev, qui tournent en boucle, font franchir un seuil dans l’horreur de cette guerre qui n’en manque pas. Le Président Zelensky parle de « génocide », les Occidentaux de « crimes de guerre »… La Russie fait comme à son habitude : elle répond aux accusations par sa « vérité alternative », et va même jusqu’à convoquer le Conseil de sécurité pour dénoncer les « provocations des radicaux ukrainiens ». On croit rêver !
La réaction unanime en Occident face à ces massacres changera-t-elle la donne comme elle a pu le faire dans d’autres conflits ? Pas si sûr, car si le degré d’horreur a grimpé, l’équation reste la même : personne en Occident n’est prêt à risquer une confrontation avec la Russie, puissance nucléaire. Les images de Boutcha font néanmoins peser sur les pays occidentaux une pression forte pour appuyer l’Ukraine de manière plus efficace à un moment décisif
On assiste à un tournant de la guerre avec la reprise de la région de Kiev par l’armée ukrainienne, et le départ des troupes russes ; Malgré la tragédie de Boutcha, c’est un succès de la résistance ukrainienne qui a empêché le siège et peut-être la prise de la capitale.
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