Guerre en Ukraine : entre la Chine et l’UE, le sommet du désaccord

Les dirigeants de l’Union européenne voulaient tenter de tirer de leur sommet virtuel avec le président chinois, Xi Jinping, et le premier ministre, Li Keqiang, vendredi 1er avril, un engagement de la Chine à ne pas contourner les sanctions occidentales contre la Russie. Ils se sont heurtés à un mur. La Chine est restée sourde aux appels de l’Europe. Le temps des illusions, pour ceux qui en avaient encore sur l’attitude de Pékin, est clairement révolu.

La discussion, a indiqué la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, qui l’a conduite avec le président du Conseil européen, Charles Michel, a été « franche et ouverte », une façon diplomatique de dire qu’elle a été désagréable. Les deux parties ont échangé, a-t-elle souligné, « des points de vue clairement opposés ».

Les communiqués hâtivement publiés par Pékin sur les entretiens ne laissent transparaître aucun élément de convergence autre que les habituelles formulations creuses sur les vertus du dialogue et de la paix. Le président Xi a reconnu que la situation en Ukraine était « profondément regrettable » – nul ne saurait le contredire sur ce point. La Chine, a renchéri M. Li, est contre la guerre, « chaude ou froide », contre la division du monde en blocs, et refuse de prendre parti. Pékin ne s’est engagé ni à user de son influence auprès de Moscou pour mettre un terme à la guerre, ni à ne pas aider la Russie à amortir le choc des sanctions occidentales.

Ce refus chinois ne doit pas être une surprise. Trois semaines avant le début de l’offensive russe en Ukraine, le président Vladimir Poutine s’était rendu à Pékin et avait signé avec le président Xi une importante déclaration commune, scellant une « amitié sans limites ».

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