Ukraine : lignes rouges et ambiguïté

S’il fallait un symbole de l’unité de l’Alliance transatlantique forgée depuis un mois face à la Russie, la présence du président américain, jeudi soir 24 mars, au sommet des vingt-sept chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union européenne à Bruxelles, en fournissait un puissant, de même que le nombre de visites de Joe Biden en Europe – trois – en un peu plus d’un an.

La participation, par vidéos interposées, du président ukrainien, Volodymyr Zelensky, aux trois sommets de la journée, OTAN, G7 et UE, devait marquer un autre symbole, celui de la solidarité avec l’Ukraine attaquée.

Mais on ne fait pas la guerre qu’avec des symboles et M. Zelensky ne s’est pas privé de le rappeler, en demandant aux pays occidentaux de livrer à ses forces armées ne serait-ce que 1 % de leurs chars et avions. Il s’est heurté au refus des dirigeants réunis à Bruxelles, qui se sont limités à poursuivre leurs livraisons d’équipements militaires « létaux et défensifs » à l’Ukraine, tels que les missiles antichars ou air-sol. La fourniture de chars et d’avions de guerre à Kiev placerait les pays de l’OTAN en position de cobelligérants. C’est, a précisé le président Emmanuel Macron devant la presse, une « ligne rouge » que l’Alliance n’est pas disposée à franchir, afin de ne pas provoquer d’escalade du conflit.

« Arrêter la guerre sans faire la guerre » : c’est, ainsi définie par M. Macron, toute la limite de l’exercice que s’imposent les pays occidentaux. La guerre, déclenchée il y a un mois par Vladimir Poutine contre l’Ukraine, ne s’arrête pas et la limite est de plus en plus ténue. En témoigne la difficulté des mêmes dirigeants des pays de l’OTAN à établir une autre « ligne rouge », celle d’une éventuelle utilisation par l’armée russe d’armes chimiques et biologiques.

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