« Le boycott total de la culture russe me semble sans avenir. » Exilée à Vilnius, la metteuse en scène russe Marina Davydova résume dans Le Monde un sentiment qui gagne les milieux culturels à mesure que la guerre menée par la Russie en Ukraine s’intensifie. Depuis le 24 février et l’invasion des chars de Vladimir Poutine, annulations d’œuvres, de concerts et d’opéras, évincements de concours internationaux ou sommations à se positionner contre le maître du Kremlin se multiplient à l’encontre des artistes russes.
Des sanctions offensives, concomitantes aux mesures de rétorsion économiques appliquées à la Russie. Elles ne condamnent pas uniquement les soutiens avérés de Poutine, à l’instar du chef d’orchestre Valery Gergiev, dont tous les engagements ont été annulés, mais voudraient mettre au ban toute une culture au prétexte qu’elle émane d’un pays agresseur.
C’est le jeune pianiste Alexander Malofeev, dont les trois concerts avec l’Orchestre symphonique de Montréal ont été annulés alors même que ce dernier a publiquement dénoncé la guerre. C’est le milieu du cinéma ukrainien qui, dans une lettre ouverte, s’insurge que les réalisateurs russes, pas forcément soutiens du pouvoir mais souvent financés par l’Etat ou des oligarques, puissent continuer à présenter leurs films dans des festivals ou des salles. Ce sont deux partitions de Tchaïkovski retirées d’un concert de l’Orchestre philharmonique de Zagreb ou encore le film de Kirill Sokolov, No Looking Back, déprogrammé in extremis du Festival de Glasgow…
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