Guerre en Ukraine. L’anéantissement de Marioupol, pour l’exemple

C’était pourtant charmant Marioupol. Son bord de mer et ses plages de sable. Ses collines et ses pavillons d’un autre temps. Ses places, ses terrasses et ses monuments. Depuis seize jours, ses 430 000 habitants sont pilonnés par l’armée russe, par terre et par air. Jour et nuit. Depuis une bonne semaine, la ville est encerclée. Ces derniers jours, les rares informations qui filtrent font état d’une population affamée et de cadavres qui s’empilent dans une fosse commune.

Sasha Volkov, vice-responsable de la délégation du CICR à Marioupol témoignait mercredi par un message audio transmis aux médias :

– Il n’y a plus d’électricité, plus d’eau ni de gaz. Donc plus de moyens de se chauffer.

– Les magasins et pharmacies ont été pillés.

– Beaucoup témoignent ne plus avoir de nourriture pour les enfants. Certains ont encore à manger, je ne sais pas pour combien de temps.

– Les gens commencent à se battre entre eux pour de la nourriture.

– Les gens endommagent des voitures pour voler l’essence.

– Il n’y a plus moyen de trouver de médicaments pour les diabétiques ou les cancéreux.

– Les gens tombent malade en raison du froid.

Le CICR apporte encore un peu d’aide en eau et en électricité.

Les habitants ont bien tenté de fuir. Mais les combats les ont stoppés. Les couloirs “humanitaires” n’ont jamais été sécurisés. Combien de civils sont-ils pris au piège ? 200 000 personnes ? 300 000 ? Combien y a-t-il de morts ? Impossible à dire. Mercredi [9 mars], le bombardement d’un hôpital pédiatrique tuait trois personnes dont une fillette. Les femmes proches du terme étaient évacuées, éberluées, sur des brancards. Ce n’est qu’un début. Les tirs sont de plus en plus indiscriminés.

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