Poutine s’est lui-même laissé surprendre. Il est évident que tout ne s’est pas passé comme il l’avait prévu. Le dictateur a surestimé l’efficacité de ses forces armées et sous-estimé celle de la défense ukrainienne. À l’heure où j’écris ces lignes, les Russes n’ont pas encore lancé de cyberattaque dévastatrice, par exemple. Quant à la marine de Poutine, elle montre des signes inattendus de désordre et d’improvisation.
Poutine n’a pas seulement eu tort au sujet des Ukrainiens, il sous-estimait également les démocraties du monde. C’est là la plus grande surprise que ce conflit a créée jusqu’à présent: la réaction de l’Union européenne a été unitaire et efficace –ce qui est assez rare pour être souligné.
Des dirigeants, des responsables politiques et des fonctionnaires européens se sont montrés réactifs, prenant des décisions qui jusqu’à tout récemment étaient inimaginables. Les États-Unis, l’Europe, le Japon et d’autres pays se sont ligués pour faire payer chèrement à la Russie les agressions ordonnées par Poutine. Les démocraties du monde entier ont réagi avec une rapidité sans précédent.
(…) La crise climatique qui guette la planète est au moins aussi menaçante, sinon plus, que Vladimir Poutine. L’invasion organisée par ce tyran constitue un crime impardonnable qui ne peut être ignoré et dont les victimes méritent tout notre soutien.
Mais la communauté internationale doit développer la capacité de gérer plus d’une crise à la fois. Il ne faut abandonner ni l’Ukraine, ni la lutte contre le réchauffement planétaire. Bien que ce changement climatique soit très grave, nous savons à présent que le monde est capable d’accomplir des tâches très difficiles en agissant de conserve.
La suite ici : La guerre de Poutine ne doit pas éclipser l’autre crise qui menace le monde