« Je vous assure que nous y arriverons« , avait déclaré, déterminé, Joe Biden en début d’année, au sujet de l’abandon du projet pharaonique Nord Stream 2, du nom du gazoduc géant reliant la Russie à l’Allemagne. Quinze jours après le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, la promesse du président américain se réalise aujourd’hui. Déjà suspendu par l’Allemagne en guise de première mesure de rétorsion, le projet – d’une valeur estimée à 11 milliards d’euros – est « mort » et ne pourra pas être « ressuscité », a déclaré mardi une responsable américaine.
Un enterrement de première classe par Washington qui va dès lors poser la question de l’approvisionnement en gaz de l’Allemagne, dont près de 60% des importations proviennent de la Russie (contre près de 20% pour la France). Le géant russe Gazprom approvisionne aussi l’Italie, la Turquie, la Bulgarie, la Serbie, le Danemark, la Finlande et la Pologne… Et l’Autriche, où ce chiffregrimpe même à 100%. En d’autres termes, l’Europe, qui a recours à Nord Stream 1, est piégée.
Les Etats-Unis, qui cherchent à accélérer sur les exportations de GNL (Gaz naturel liquéfié) en alternative, sont d’ailleurs cités dans les recommandations de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), au même titre que d’autres fournisseurs tels l’Algérie, le Qatar, ou l’Azerbaïdjan. Pour l’heure, le gaz naturel liquéfié (GNL), représente près de 20% des importations de gaz en Europe tous pays d’origine confondus (contre 80% pour les gazoducs).
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