La menace pesait depuis ce weekend et faisait trembler les marchés et les économies mondiales, et notamment l’Union européenne. La nouvelle est tombée cet après-midi : les États-Unis vont imposer un embargo sur les importations de pétrole russe, son quatrième fournisseur en 2021, en représailles à l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
L’annonce est brutale et va impacter fortement et durablement les cours du pétrole, qui flambent déjà depuis plusieurs semaines. Celui du baril de Brent de la mer du Nord a frôlé dimanche les 140 dollars vers 23h00 GMT, proche de son record absolu de juillet 2008 où il avait tutoyé les 150 dollars. Quelques minutes après l’annonce de ce mardi, le cours du Brent de la mer du Nord remontait à 132,20 dollars en Europe (+7%) tandis que le brut américain WTI grimpait de 6,20% à 128.38 dollars.
Initialement réticent à l’idée d’un embargo, qui risque d’accélérer encore l’inflation aux Etats-Unis, Joe Biden a été mis sous pression par le Congrès, où un consensus avait été trouvé lundi en vue de soumettre au vote une proposition de loi en ce sens.
Les conséquences économiques ne sont pas encore connues, les prix vont encore grimper ce jour, mais le vice-Premier ministre russe, chargé de l’Énergie, Alexandre Novak, mettait en garde dimanche contre cette éventuelle mesure, qui pourrait, selon lui, pousser le baril « à plus de 300 dollars ».
Reste à savoir quelle va être la position de l’Union européenne. Pour le moment, la communauté européenne n’a pas emboîté le pas à l’Oncle Sam. Et pour cause : elle est bien plus dépendante du pétrole russe que les Etats-Unis. Environ 30% des besoins de l’Europe en pétrole sont assurés par la Russie, contre 8% seulement pour les Etats-Unis.
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