Guerre en Ukraine : protéger les civils

Des populations civiles prises au piège dans des villes bombardées, des destructions massives de bâtiments d’habitation, des maternités transférées en sous-sol, l’eau et les communications coupées, la nourriture qui manque. Le spectacle insoutenable de la tragédie endurée par les Ukrainiens depuis l’invasion de leur pays par la Russie, le 24 février, suscite en Europe une forte vague de solidarité. Manifestations, collectes de matériel et de produits de première nécessité, accueil de centaines de milliers de réfugiés témoignent d’un engagement salutaire de la société civile européenne. Faute d’arrêt de l’offensive russe, l’urgence, cependant, est de permettre aux civils d’évacuer les zones de guerre.

Le président Vladimir Poutine n’a guère plus de respect pour le droit humanitaire qu’il n’en a pour le droit international dans son ensemble. Samedi 5 mars, puis dimanche, deux cessez-le-feu négociés pour permettre aux civils de fuir la ville portuaire de Marioupol, assiégée et pilonnée, ont été violés. Chaque fois, les bombardements ont repris au moment où les populations tentaient une sortie. Les points de rassemblement ont été visés, la plupart des bus qui devaient servir à l’évacuation détruits.

Lundi matin, le ministère russe de la défense a annoncé l’ouverture de plusieurs couloirs humanitaires et l’instauration de cessez-le-feu locaux afin d’évacuer des civils de la capitale ukrainienne, Kiev, ainsi que des villes de Kharkiv, Marioupol et Soumy, en proie à de violents combats. Les routes d’évacuation prévues par Moscou permettent seulement aux civils de quitter leur pays vers la Russie ou la Biélorussie, de facto occupée par les forces russes : l’alternative qui leur est ainsi offerte est soit de rester sous les bombes, soit de se réfugier en territoire ennemi. Ces restrictions ne sont pas acceptables.

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