Lutter contre le réchauffement, une question de survie

Qui aurait cru, voici quelques jours encore, qu’un conflit armé d’ampleur internationale ferait passer au second plan la catastrophe planétaire en cours du changement climatique ? Inévitablement, les conclusions du nouveau rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), publié lundi 28 février, risquent d’être éclipsées dans le contexte de sidération angoissée provoquée par le déclenchement, en Europe, d’une guerre, autre catastrophe conçue par l’homme.

Vertigineuse elle aussi pour l’avenir de l’humanité, cette synthèse, rédigée par 270 scientifiques sous l’égide des Nations unies sur les impacts concrets de la crise climatique, doit pourtant être diffusée, expliquée et prise sérieusement en compte, en particulier en France, à quarante jours du premier tour de l’élection présidentielle.

Alors qu’en 2014 le GIEC concluait à une simple augmentation de la probabilité des dommages « graves, généralisés et irréversibles » causés par les émissions de gaz à effet de serre anthropiques, il juge désormais que le réchauffement climatique, en provoquant la multiplication des phénomènes climatiques extrêmes (ouragans, inondations, sécheresses, etc.), a déjà entraîné des « effets négatifs généralisés » et causé des dégâts irréversibles à l’ensemble des sociétés et de la nature.

Montée des océans rendant les rivages inhabitables, pénurie d’eau potable consécutive aux infiltrations de sel dans les nappes d’eau douce ou à la disparition des glaciers. Les conséquences de ces phénomènes qu’il n’est plus question d’éviter, mais seulement de freiner – déplacements de populations, productions agricole et aquacole compromises, prolifération de maladies, disparition d’espèces animales… –, mettent en danger l’alimentation, la santé, voire la survie des habitants des zones les plus exposées.

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