C’est un rapport dont la publication risque en partie d’être éclipsée par l’invasion russe en Ukraine, mais qui livre pourtant de précieux enseignements à l’heure où les premiers effets du réchauffement climatique sont désormais sous nos yeux, et où les ignorer semble de plus en plus irresponsable. Le Groupe d’Experts intergouvernemental sur l’Evolution du Climat (Giec) publie, ce lundi 28 février, le second volet de son sixième rapport d’évaluation, fruit de plusieurs années de travail et réalisé à partir de l’analyse de 34 000 études.
Dans le premier volet, dévoilé en août, les experts du Giec estimaient que la hausse des températures atteindrait le seuil de +1,5 °C – objectif le plus ambitieux de l’accord de Paris – autour de 2030, soit dix ans plus tôt que la précédente estimation. Elaborée par 270 scientifiques issus de 67 pays différents, cette seconde partie est, elle, consacrée aux conséquences du réchauffement climatique et à l’état de notre préparation à ces impacts dévastateurs.
Qu’en retenir ? D’abord que les impacts du changement climatique s’annoncent considérables. Les précédents rapports du Giec ont déjà fait mention des innombrables conséquences de la hausse des températures. Mais l’ampleur des dommages est ici revue à la hausse par rapport aux estimations réalisées par le passé. « Les impacts que nous constatons aujourd’hui surviennent beaucoup plus rapidement que nous l’attendions il y a vingt ans, et ils sont plus perturbateurs et plus répandus », avancent les chercheurs. Ils évoquent des « impacts en cascade » et « des risques qui deviennent de plus en plus complexes et difficiles à gérer ».
« L’augmentation des extrêmes météorologiques et climatiques a entraîné des effets irréversibles, les systèmes naturels et humains étant poussés au-delà de leur capacité d’adaptation. »
Selon leurs estimations, 3,3 à 3,6 milliards de personnes vivent déjà dans des environnements très vulnérables. Un chiffre amené inévitablement à grossir si rien n’est fait. Pour Hoesung Lee, le président du Giec, « le rapport est un terrible avertissement sur les conséquences de l’inaction. Les demi-mesures ne sont plus une option ».
La suite ici : « Le monde est sous-préparé » au changement climatique : ce qu’il faut retenir du nouveau rapport du Giec