Pourquoi il serait difficile d’écarter la Russie du réseau interbancaire Swift

Couper l’accès des Russes au réseau interbancaire Swift. Une telle mesure, qui ralentirait fortement les transactions entre les banques russes et le reste du monde, aurait un effet dévastateur pour l’économie du pays. Evoquée à demi-mots par le président américain ces derniers jours, cette idée fait toujours partie de la palette des sanctions que les Occidentaux se disent prêts à prendre en cas d’escalade du conflit.

« Nous sommes préparés à adopter des sanctions qui auraient un coût élevé pour l’économie russe, notamment son système financier, et des contrôles d’exportations sur des produits qui sont essentiels pour les ambitions du Kremlin et de Vladimir Poutine, a ainsi déclaré au Monde le sous-secrétaire d’Etat américain chargé de la croissance économique, de l’énergie et de l’environnement, José Fernandez, le 18 février. Aucune option n’est écartée. »

Swift (acronyme de Society for Worldwide Interbank Financial Telecommunication) est une société coopérative de droit belge implantée à La Hulpe (Belgique), qui gère l’essentiel des ordres de paiement des transactions internationales.

Le réseau Swift regroupe un peu plus de 11 600 organisations financières et bancaires dans plus de 200 pays. Créé en 1973, il permet d’automatiser l’écriture et l’envoi des ordres de paiement entre les banques du monde entier. Il s’agit donc d’un système de messagerie électronique sécurisée qui permet les transactions bancaires entre les pays.

Par exemple, lorsqu’une entreprise française achète 1 000 dollars de circuits intégrés à une entreprise chinoise, la banque française de l’acheteur débite son compte, puis envoie un message Swift à la banque chinoise de l’entreprise vendeuse afin de créditer son compte de 1 000 dollars. L’entreprise chinoise peut choisir de recevoir le paiement en dollars américains ou le convertir en yuans, la monnaie chinoise. Le message Swift permet de réaliser les transactions de manière sécurisée et rapide, mais ne les exécute pas directement : au bout du compte, les banques clientes de Swift opèrent elles-mêmes les échanges lorsqu’elles reçoivent ou envoient des ordres de paiement.

La suite ici : Crise ukrainienne : pourquoi il serait difficile d’écarter la Russie du réseau interbancaire Swift