Nucléaire : vous reprendrez bien un peu de confusion ?

Cette affaire a tout d’un House of cards à la belge. Ainsi, il y a quelques semaines, un rapport de travail de la CREG a abouti sur la table du comité de direction du régulateur qui a décidé de ne pas le publier. Pourtant, d’après deux sources concordantes, l’un des directeur Andréas Tirez (étiqueté VLD mais proche de la N-VA) aurait décidé d’autorité de le publier sur le site internet du régulateur. Un député N-VA, Bert Wollants est mis au courant, la VRT l’apprend aussi. Le rapport est ensuite enlevé. Les raisons de ce retrait sont encore un peu troubles. Mais la version la plus solide est que les autres membres du comité de direction n’étaient pas en accord avec la publication.

Dans ce rapport éphémère, la Creg interroge la méthodologie d’Elia, le gestionnaire du réseau de transport de l’énergie, qui fournit les estimations quant à la sécurité d’approvisionnement du pays. Ce sont, entre autres, ces estimations d’Elia qui sont retenues par le gouvernement pour décider dans le dossier de la sortie du nucléaire.

Elia en prend pour son grade dans ce rapport de travail retiré depuis. La Creg, le régulateur donc, ne suit pas le gestionnaire du réseau dans ses estimations.

Un passage est particulièrement inquiétant : il concerne l’hiver 2026-2027. Selon la Creg, il manquerait un volume de 1000 MW pour assurer la sécurité d’approvisionnement. Soit un réacteur nucléaire, ou presque deux centrales au gaz.

Pour la N-VA ou le MR, qui s’inquiètent depuis des mois de la sécurité d’approvisionnement, ce rapport est du pain béni et semble valider leurs thèses. Mais ce pain béni leur a été retiré de la bouche par la Creg même, qui ne l’assume plus du tout. Elia, le gestionnaire du réseau, parle de « conclusions prématurées voire erronées. »

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