Vladimir Poutine avait entrouvert dimanche la porte à la diplomatie ; et il l’a refermée lundi. Brutalement, au mépris du droit international et de sa propre parole. L’escalade décidée par le Président russe n’est pas l’invasion massive de l’Ukraine que tout le monde redoute depuis des semaines, en tous cas pas encore… Mais elle constitue un acte politique, juridique, et militaire extrêmement grave, qui place la Russie sur une trajectoire de confrontation avec les Occidentaux.
Que s’est-il passé entre dimanche, quand le Président russe acceptait, lors de deux entretiens téléphoniques avec Emmanuel Macron, le principe d’un Sommet avec son homologue américain Joe Biden, et lundi quand il décidait de reconnaître les deux Républiques séparatistes et d’envoyer son armée dans l’Est de l’Ukraine, remettant en cause tout ce qu’il affirmait la veille ?
Les diplomates se disent sous le choc du discours prononcé hier soir par le Président russe, que l’un d’eux, pesant ses mots, qualifiait de « paranoïaque ». On a vu un Poutine en colère, vindicatif contre l’Ukraine, accusateur contre les Occidentaux, puisant dans d’étranges références historiques les sources de sa décision fatidique.
La reconnaissance des deux Républiques séparatistes de Donetsk et Luhansk, dans l’Est de l’Ukraine, et l’envoi de l’armée russe, officiellement pour « maintenir l’ordre » dans ces zones, constitue une violation délibérée des engagements pris jusqu’ici.
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