Pour sortir de la crise ukrainienne, Biden pourrait proposer un accord secret à Poutine

Après la conversation téléphonique d’une heure entre Poutine et Biden samedi 12 février, le communiqué de la Maison-Blanche montre qu’il semble que rien n’ait changé; Biden, peut-on y lire, a de nouveau averti que les États-Unis ferait «payer rapidement et sévèrement» la Russie si elle envahissait l’Ukraine. Point barre.

Cependant, lors d’une conférence de presse tenue à Moscou plus tard la même journée, Iouri Ouchakov, conseiller de Poutine, a révélé que la conversation était allée beaucoup plus loin. Biden, dit-il, a rappelé le long historique de collaboration entre les deux pays, souligné les nombreux sujets sur lesquels ils devaient encore coopérer et proposé nombre de compromis diplomatiques pour résoudre la crise (ici, Ouchakov n’est pas entré dans les détails). Poutine a déclaré qu’il allait y réfléchir, tout en se plaignant que l’Occident ignorât sa principale demande: que l’Ukraine ne fasse jamais partie de l’OTAN. (Encore un peu plus tard, une conférence de presse récapitulative par un «haut responsable de l’administration» a confirmé le récit d’Ouchakov.)

Biden, Poutine et le président ukrainien Volodymyr Zelensky ont tous adopté des positions radicales sur le sujet: Biden déclare que la politique de la porte ouverte de l’OTAN ne peut être refusée de façon permanente à l’Ukraine; Poutine affirme que si. Zelensky ne cesse quant à lui de demander à adhérer à l’alliance militaire menée par les Américains. Tout recul sur ces positions serait vu comme une démonstration de faiblesse: la crédibilité des États-Unis prendrait un coup dans l’aile; Poutine perdrait ce qu’il considère comme sa dernière chance de restaurer la sphère d’influence russe à ses frontières occidentales; Zelensky serait harcelé par des nationalistes antirusses qui considèrent que tout compromis est une trahison.

Existe-t-il un moyen de s’en sortir tout en sauvant la face? L’étude de cas classique ici est la crise des missiles de Cuba de 1962, même si aujourd’hui encore, soixante-ans ans après les faits (et trente-cinq ans après que tous les documents et les enregistrements secrets de la Maison-Blanche ont été déclassifiés), peu d’historiens et quasiment aucun journaliste ne comprennent totalement comment cette crise a été désamorcée.

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