Augmentant constamment la pression militaire sur l’Ukraine dans la crise ouverte par la Russie il y a trois mois et demi, le président Vladimir Poutine prend cependant soin de garder le canal du dialogue ouvert avec ses interlocuteurs occidentaux. Les Européens ont donc raison d’intensifier leurs efforts diplomatiques comme ils l’ont fait ces derniers jours, dans l’espoir d’éviter la guerre sur leur continent.
C’est en effet une perspective qui ne relève plus du fantasme. Moins alarmiste que les Etats-Unis, l’Europe prend néanmoins de plus en plus conscience de la réalité de la menace d’une intervention armée de la Russie. Le voyage du président Emmanuel Macron à Moscou, le 7 février, la dureté de ses échanges avec M. Poutine, l’inflexibilité du négociateur russe au bout de neuf heures de réunion du groupe de Normandie (France, Allemagne, Russie, Ukraine) sur le Donbass, le 10 février à Berlin, et l’absence de progrès à l’issue d’une heure d’entretien téléphonique entre M. Poutine et le président américain, Joe Biden, le 12 février, tout cela confirme la détermination du Kremlin à recourir au chantage du pire.
Parallèlement, Moscou resserre l’étau autour de l’Ukraine. Outre la centaine de milliers de soldats russes déployés sur l’est de la frontière de ce pays, d’importantes manœuvres de l’armée russe ont commencé le 10 février en Biélorussie, au nord ; au sud, d’autres manœuvres, navales, en mer Noire, se traduisent par un quasi-blocus de l’Ukraine, déjà coupée de l’accès à la mer d’Azov.
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