La grève dans les écoles, en attendant l’orage…

Les grèves sont devenues rarissimes dans l’enseignement. Certainement si on compare à d’autres secteurs dans le privé ou dans le public, par exemple les transports. C’est donc le signe que depuis disons, depuis la deuxième moitié des années 90, le dialogue social se passe pas trop mal. De l’extérieur on pourrait croire que l’école vit donc sa vie sociale plus ou moins tranquillement. Or, deux choses se passent, qui peuvent laisser penser que la marmite école pourrait exploser dans les prochaines années. La journée de grève du jour n’étant peut-être qu’un petit relâchement de vapeur signalant que la pression monte, inexorablement.

La première chose c’est que la vie à l’intérieur de l’école se détériore. Ce n’est pas que les conditions de travail des profs au sens strict, même si ça joue. Mais ce serait insuffisant. Ce qui est en jeu c’est une série d’éléments qui influence la qualité de vie à l’école (celle des profs, des enfants et des parents). La qualité des bâtiments, la pénurie d’enseignants, le rapport entre les parents et les enseignants qui sont souvent plus difficiles, l’augmentation d’une série de tâches administratives, de réunions, d’aménagements raisonnables pour les élèves qui ont des difficultés d’apprentissage. Avec le covid s’est rajouté l’aspect gestion sanitaire et le masque. Tout mis ensemble, de nombreux enseignants témoignent d’une baisse de la qualité de vie à l’école et se sentent dévalorisés, démonétisés.

L’autre élément explosif est extérieur à l’école. Ce sont les finances de la communauté française. Et c’est potentiellement beaucoup plus explosif. Car les autres problèmes dont on a parlé s’accumulent très lentement depuis des années sans que cela suscite, et beaucoup d’enseignants s’en désolent, de réactions fortes des syndicats. L’explication est sans doute à trouver dans le pacte d’excellence auquel les syndicats sont associés.

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