Certes le contexte n’est pas fameux. Depuis le début de l’année, les valeurs technologiques cotées au Nasdaq ont sévèrement reculé sous la pression conjuguée de la résurgence de l’inflation — donc de la fin de l’argent gratuit, principal carburant de la croissance de la tech américaine —, des tensions internationales et de la crise logistique.
Toujours en lévitation par rapport aux réalités et sûr de lui-même, Mark Zuckerberg avait bien tenté une renaissance de son business autour du concept fumeux (et ancien) du métavers. Mais l’accouchement s’est mal déroulé: le bébé, simplement baptisé Meta, a vu le cordon de son logo s’entortiller autour de son cou. Hypoxie néonatale, l’enfant ne se porte pas bien.
L’annonce des résultats trimestriels mercredi soir après la clôture de Wall Street a sonné l’hallali, même si l’entreprise, c’est le moins qu’on puisse dire, a de beaux restes (voir plus bas).
Les cinq Meta migraines
1. Offensive réglementaire.
Elle sera menée par Lina Khan, la présidente de la Commission Fédérale du Commerce qui veut en découdre avec la Big Tech américaine. Cette professeure de droit de 32 ans a été choisie par Joe Biden en grande partie sur la base de ses travaux sur les multiples abus d’Amazon (lire Amazon’s Antitrust Paradox dans le Yale Law Journal).
Khan s’appuiera aussi sur les auditions de Frances Haugen détaillées dans les Facebook Files publiées par le Wall Street Journal.
Les chances seraient plus fortes de parvenir à un contrôle efficace si l’effort était mené conjointement par les Etats-Unis et l’Europe, mais ni la stratégie, ni le niveau des personnes en charge ne sont comparables. Personne ne saisit très bien comment la construction intellectuelle de Thierry Breton, avec le Digital Market Act ou le Digital Service Act, va concrètement impacter Meta.
La suite ici : Facebook : Le Meta plongeon