Au-delà du sujet, l’opportunité même du débat est discutée. Il y a ceux qui jugent que le parlement arrive comme les carabiniers d’Offenbach. Avec Omicron on pourrait être dans ce moment de basculement entre l’épidémie et l’endémie, c’est-à-dire la fin de la phase de crise, et que donc la question de l’obligation vaccinale va se dégonfler au cours des prochains mois. En résumé, ce débat à un an de retard. Et si le parlement s’en empare aujourd’hui c’est simplement que les partis de la majorité étaient divisés et ont botté en touche.
Cette analyse tient la route, elle est solide. Mais on peut aussi voir les choses d’une autre façon. D’abord il est indiscutable et personne n’est dupe, la Belgique ne s’est pas miraculeusement convertie à la démocratie sanitaire, le parlement a été relégué dans cette crise. Ce débat arrive très tard. Très tard mais pas trop tard.
Si Omicron signe le début de l’endémie, c’est-à-dire une phase ou l’on vit avec le virus sous contrôle sans qu’il pose de problèmes sanitaires importants, il reste à éclaircir le rôle que les vaccins doivent jouer dans les prochains mois pour garder le virus sous contrôle et l’opportunité alors de rendre un vaccin obligatoire. Il faudra aussi évoquer la possibilité de connaître un nouveau pic épidémique. A part certains gourous, personne ne sait vraiment comment ça va tourner dans les prochaines années.
Il est très tard, mais en même temps si ce débat avait eu lieu il y a un an, beaucoup et peut-être les mêmes auraient dit qu’il venait trop tôt parce qu’on n’avait pas assez de recul.
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