A Rome, la fin du mandat de Sergio Mattarella approche, et les déménageurs sont déjà au travail. Dans quelques jours, il abandonnera le palais du Quirinal à son successeur, sauf surprise de dernière minute, laissant la place au treizième président de l’histoire de la République italienne. S’agira-t-il de Mario Draghi ? Arrivé aux affaires en février 2021, après une nouvelle crise gouvernementale qui avait été fatale au gouvernement de Giuseppe Conte, l’actuel président du conseil dispose de tous les états de service possibles pour y prétendre.
Directeur du Trésor italien pendant une dizaine d’années (1991-2001) puis gouverneur de la banque centrale italienne et enfin président de la Banque centrale européenne (2011-2019), il jouit d’une aura internationale dont aucun de ses concurrents à la fonction suprême ne peut se targuer. De plus, en un an de présidence du conseil, il a démontré qu’il était tout sauf un simple technicien de l’économie, faisant montre en politique de qualités manœuvrières insoupçonnées.
Désigné à la tête du gouvernement pour orchestrer la mise en œuvre du plan de relance européen, qui attribue à l’Italie plus de 200 milliards d’euros pour combattre le choc économique de la pandémie, Mario Draghi s’est montré à la hauteur de l’enjeu, en même temps que l’Italie retrouvait, grâce à lui, une place de premier plan dans l’équilibre des pouvoirs bruxellois. Mieux encore, à la faveur de l’arrivée des fonds européens, il semble à même de mettre en route les fameuses réformes structurelles que l’Italie peine tant à conduire depuis un quart de siècle. Le tout en conservant un niveau de popularité très élevé (plus de 60 % d’opinions favorables).
La suite ici : Italie : Mario Draghi au centre du jeu