« Greenwashing » contre la transition énergétique

En voulant déclarer l’énergie nucléaire et le gaz naturel fossile comme « investissements durables », la Commission Européenne a pour projet de les transformer en « énergies d’avenir », bonnes pour la planète et donc ouvertes aux financements privés ou publics. Banques, assurances, fonds de pension, acteurs du marché financier, petits investisseurs et contribuables européens, qu’ils le veuillent ou non, à travers leurs états, pourraient alors investir massivement dans ces énergies « durables »… Un label et une aubaine sorti tout droit de l’action des lobbies français du nucléaire et allemands du gaz naturel !

Le « Green Deal » européen semble vite oublié… Ce nouveau label, cette nouvelle norme européenne pour les investissements durables, est appelée « taxonomie européenne ». Elle définira, notamment, quelles sources d’énergie pourront être considérées comme durables et donc ouvertes aux investissements durables pour l’avenir ! Le gaz naturel fossile, durable ! Le nucléaire durable, avec ses millions de tonnes de déchets dont on ne sait vraiment que faire. Et son combustible, lui aussi fossile, importé de pays lointains, plus ou moins stables, qui bafouent pour certains d’entre eux, les droits de l’homme, comme le Kazakhstan, le Niger, la Russie ou l’Ouzbékistan.

Le gaz naturel est une énergie fossile, non renouvelable, qui contribue massivement au réchauffement climatique et compromet la transition vers la neutralité climatique. Le nucléaire, quant à lui, est une source d’énergie dangereuse, dont le carburant est aussi fossile par ailleurs, non durable en raison des déchets qu’elle génère, très coûteuse et de toute façon trop lente à développer pour répondre à nos objectifs climatiques urgents.

Le parc nucléaire français qui compte aujourd’hui 56 réacteurs, est vieillissant. L’Allemagne sera complètement sortie du nucléaire cette année.

La France fonce tête baissée vers toujours plus de nucléaire, le catastrophique EPR de Flamanville a 10 ans de retard sur le calendrier et près de 10 milliards d’euros de dépassement sur le coût de construction estimé au départ. Les « petits réacteurs modulaires » sortent du chapeau magique de l’État français, comme si le nucléaire était la seule solution d’avenir pour cette nation.

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