États-Unis: un coup d’État légal… au ralenti

Les États-Unis n’ont jamais été une démocratie modèle. Mais un consensus presque complet a longtemps considéré que les candidats perdants devaient accepter la légitimité des résultats électoraux. Donald Trump a mis cette norme en lambeaux en affirmant sans fondement que l’élection présidentielle avait été volée, en déployant des efforts frénétiques pour renverser l’élection, et en maintenant ses affirmations tout en organisant un effort pour empêcher une future défaite. Grâce à l’emprise de Trump sur le Parti républicain, la plupart des dirigeants républicains continuent de soutenir ses actions pernicieuses. Cette quasi-unanimité contribue à expliquer pourquoi environ 75 % des électeurs républicains, soit environ un tiers de l’électorat américain, continuent de croire que Joseph Biden a volé l’élection.

Bien qu’elle soit organisée au vu et au su de tous, il est difficile de reconnaître la campagne visant à subvertir la démocratie américaine car elle est moins spectaculaire et moins violente que le soulèvement du 6 janvier. Cependant, elle représente un danger potentiellement plus grand. Plutôt qu’un chaos écrasé en quelques heures, le coup d’État au ralenti est pacifique et apparemment légal. Certains éléments du plan ont déjà été mis en œuvre ; les caractéristiques les plus extrêmes pourront être utilisées en cas de défaite des candidats républicains, notamment lors des élections présidentielles.

Si ce coup réussit, il détruira les fondements de la démocratie américaine. Une récente déclaration publiée par 150 politologues met en garde : « La politisation partisane de ce qui a longtemps été une administration fiable et non partisane des élections représente un danger clair et présent pour l’avenir de la démocratie électorale aux États-Unis[2]. »

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