Cadre budgétaire de l’UE : l’inévitable débat

Le premier ministre italien, Mario Draghi, et le président Emmanuel Macron ont lancé un appel conjoint à la réforme des règles budgétaires au sein de l’UE, posant ensemble les termes d’un débat de fond sur la stratégie économique de la décennie à venir.

Cette double signature au bas d’une tribune – que, curieusement, les deux dirigeants ont choisi de faire publier par un journal britannique, le Financial Times, le 24 décembre, plutôt que par des médias de l’UE – n’aura étonné personne. Paris et Rome sont à la pointe du combat des pays dits du sud de l’Europe contre l’orthodoxie budgétaire communautaire qui bride la dépense publique. La position du président français en faveur d’un assouplissement de ces règles est connue ; l’aura de l’ex-patron de la Banque centrale européenne et sauveur de l’euro, aujourd’hui redresseur de l’économie italienne, lui donne plus de poids.

Mais les deux dirigeants pensent le moment propice pour enfoncer un coin. L’Europe, plaident-ils, est entrée dans une nouvelle ère dont les défis exigent des investissements à grande échelle dans les infrastructures, le numérique, la recherche, la défense ; cela implique de faire évoluer le cadre budgétaire. Quand l’urgence s’est présentée en 2020, au moment où les économies des Etats membres ont menacé de s’effondrer sous l’effet de la pandémie, les responsables politiques ont su adapter ces règles et innover, avec un plan de relance européen massif, financé par une dette commune.

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