«Néo-féministe», le néologisme qui divise

Sur les ondes de Sud Radio, la journaliste et essayiste Élisabeth Lévy dénonçait le 13 mai 2020 un «néo-féminisme qui criminalise le désir masculin». Elle n’est pas la seule. Le 8 mars 2021, le journal Marianne publiait une tribune intitulée «Quand le néo-féminisme dessert la cause des femmes». Une autre tribune, publiée le 10 août 2020 par Le Télégramme, indiquait: «Les dérives du néo-féminisme: “c’est la haine des hommes!”».

Aujourd’hui, il est difficile de trouver une définition institutionnelle du «néo-féminisme». Si l’on en croit les utilisateurs du terme, le mot désignerait un féminisme «victimaire, puritain et essentiellement sexiste». C’est ce que défend Renée Fregosi, philosophe et politologue, dans une tribune écrite pour Le Figaro.

Pascal Bruckner, essayiste, décrit le «néo-féminisme» comme «un féminisme qui accuse le genre masculin tout entier» lors d’un passage sur France Inter. Il oppose également le «néo-féminisme» au féminisme de Françoise Giroud, Élisabeth Badinter ou Simone de Beauvoir, qui était selon lui «un féminisme de réconciliation».

(…) L’emploi du mot «néo-féminisme» n’est pas nouveau. Déjà, à la fin des années 1970, on l’entend dans un moment de forte opposition au mouvement féministe. «Certaines intellectuelles, par exemple Annie Le Brun, se sont mises à attaquer le féminisme, analyse Martine Storti, autrice de Pour un féminisme universel et ancienne militante du MLF. Après sept ou huit ans de militantisme au MLF, les effets du féminisme se faisaient sentir et certaines s’en exaspéraient, critiquant tous azimuts.»

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