Pour le chercheur de l’ULB, le gouvernement doit revoir sa copie au risque de mettre en place le terreau fertile aux extrémismes. « Il faut peut-être réfléchir à une autre manière de penser cette crise. (Le comité de concertation) est occupé à avoir des conséquences délétères sur la confiance et au final, sur la cohésion sociale. »
« Il ne faudra pas être étonné dans une semaine, si aux côtés de l’extrême-droite, on retrouve les acteurs du culturel, du personnel soignant, tous les secteurs de la population qui se sentent maltraités par la manière dont la crise est gérée. »
À l’écoute de la colère du secteur culturel, Marius Gilbert réagit : « On se retrouve dans une mesure qui a toute l’apparence de l’arbitraire complet. Je ne suis donc pas étonné que, dans le billet qu’on entend juste avant, on considère qu’on est face à un gouvernement maltraitant, qui ne joue plus son rôle et qui, je trouve, perd de semaine en semaine, de sa légitimité dans la gestion rationnelle de cette crise. »
« La rupture de confiance est marquée par rapport au citoyen mais aussi par rapport aux experts. De semaine en semaine, les experts essayent de dessiner une politique sanitaire cohérente avec un ensemble de mesures cohérentes. De semaine en semaine, leurs rapports sont détricotés par du marchandage politique qui aboutit à des absurdités dont tout le monde a conscience.
D’un point de vue épidémiologique, Marius Gilbert pointe Omicron. « Le Gems (ndlr : groupe d’experts Stratégie de gestion) avait fait des recommandations qui étaient de se tenir prêt et avait prévu toute une série de dispositions qui concernent l’Horeca, la culture, à peu près tous les secteurs au cas où les transmissions remontraient avec Omicron. Mais ils ne parlaient pas de mettre en place la fermeture du secteur culturel à cette étape. »