Dès l’élection de Biden, des commentaires contradictoires ont tenté de tirer les leçons du scrutin. Alors que certains soulignaient qu’avec 7 millions de voix de plus que Donald Trump, il avait bénéficié d’un large soutien des électeurs américains et donc de la possibilité d’engager un programme ambitieux de réformes des esprits plus pessimistes rappelaient que Trump avait obtenu lui-même un volume exceptionnel de voix et qu’un déplacement de 50000 voix dans quatre Etats-clés du Middle West lui aurait donné une majorité au sein du collège électoral.
Ce qui confirma le point de vue des pessimistes fut le décompte final des sièges au Congrès. Une fois toutes les contestations résolues, il est apparu que les Démocrates avaient perdu une quinzaine de sièges, ce qui leur laissait une étroite majorité de six sièges. Ce résultat décevant est interprété par les politistes comme signifiant que les électeurs avaient voulu obtenir le départ de Trump jugé trop incompétent dans la gestion de la pandémie mais qu’ils conservaient leur confiance dans des élus républicains et notamment dans des femmes, un fait nouveau dans un parti dominé par le sexe masculin.
Une autre leçon du scrutin de 2020 a été l’incapacité des Démocrates à percer au Texas et en Floride, deux États qui font preuve d’un grand dynamisme démographique et économique et qui restent fermement ancrés dans le camp républicain. Contrairement aux pronostics de certains instituts de sondage, les Démocrates ne parvinrent pas à gagner des sièges dans les circonscriptions à majorité latino, un signe inquiétant pour un parti qui mise depuis des décennies sur les minorités non blanches.
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