Peter Mertens, prend donc la tête du parti en 2008, et succède au leader historique, Ludo Martens, stalinien vieille école qui prônait, entre autres, la guerre civile permanente. En restant fidèle au principe de base du parti, il fait évoluer lentement la doctrine, il change les codes de communication, la gestion interne, il ouvre lentement les structures.
Le résultat est là. Depuis 2008, le PTB a multiplié par 10 le nombre de ses membres, ils sont 20.000 aujourd’hui. Il a multiplié par 10 le nombre de sections (800) et est passé de zéro élu direct dans les parlements à 38, dont 12 au parlement fédéral en 2019. Unitariste, il constitue un groupe parlementaire qui dépasse Vooruit (9) égale le VLD (12) ou le CD&V (12), et qui tallone le MR (14).
Si Peter Mertens était patron d’une petite PME il serait un exemple pour la FEB et certainement nominé pour le prix de l’entreprise de l’année.
Est-ce que Peter Mertens a changé la ligne stalinienne du PTB ? C’est souvent ce qu’on lui reproche, avoir changé la com, mais pas le message. Il est vrai qu’il n’y a pas eu de révolution, sans mauvais jeux de mots, par rapport à la doctrine Stalinienne et Maoïste. Mais plutôt une évolution.
Dans les évolutions poussées par Peter Mertens, l’idée de pratiquer une forme de populisme de gauche. Plutôt que de prêcher Marx ou la lutte des classes, l’idée est d’essayer de faire consensus autour de quelques thèmes qui ont déjà un large écho dans l’opinion. Taxer les riches, faire payer les multinationales, baisser la TVA sur l’énergie, dénoncer une élite coupée de la réalité de terrain. Plus récemment le PTB à prôné l’unité de la Belgique à force de drapeau Belge en pleine coupe d’Europe de Foot. Bien sûr ces « petits consensus » doivent servir à créer du conflit. Ce n’est pas un paradoxe, les marxistes sont par essence des dialecticiens (dépassement des contraires). L’objectif est bien d’unifier politiquement ces différentes causes sous la bannière marxiste de la lutte des classes. Les travailleurs contre les patrons, le peuple contre les élites ou les Belges contre les séparatistes. Cette unité est loin d’être acquise aujourd’hui.
Autre élément particulièrement développé sous Peter Mertens, l’entrisme dans les syndicats FGTB ou la CSC et la présence de terrain. Le PTB est présent dans beaucoup de mobilisations sociales, même très réduites, là ou les autres, et le PS surtout n’est pas.
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