Une ombre d’apocalypse se lève sur l’Europe

La détérioration irréversible de l’environnement nimbe d’une ombre d’apocalypse et obscurcit l’avenir de l’humanité. Elle suscite chez une partie de la jeunesse occidentale un désarroi qui tient à la fragilité des institutions de l’Europe et à la pusillanimité de ses dirigeants.

L’impréparation de l’Europe aux menaces qui pèsent sur le monde tient d’abord au fait qu’elle visait au départ deux risques majeurs : la reconstruction d’après-guerre et la menace soviétique. L’arrimage aux États-Unis va assurer un rattrapage de productivité et une sécurité stratégique. En contrepartie, l’Europe va s’en remettre aux États-Unis pour son modèle industriel et pour sa politique étrangère. Le marché intérieur n’est que le moteur principal de l’intégration. L’euro marque à la fois une avancée de l’intégration et une tentative d’affirmation de souveraineté formelle vis-à-vis du dollar. Las, incomplet, l’euro est destiné à jouer le challenger toujours perdant face au dollar.

Le transatlantisme a certes renforcé les institutions démocratiques des deux côtés de l’Atlantique, mais il a vidé de part et d’autre le débat politique de son contenu. Les idées politiques ont cédé la place à la confrontation des hommes via les réseaux sociaux et, du côté américain, l’argent a évincé les valeurs. L’individualisme a miné la cohésion, condition de la démocratie, et l’argent a pris la place des valeurs. L’Amérique a transformé l’Europe et c’est tout le camp occidental qui s’en trouve moralement affaibli. Trop d’intérêts économiques, culturels et stratégiques forment une trame solide entre Washington et Bruxelles, mais l’alliance a perdu de sa légitimité. Tel est le contexte dans lequel l’Europe affronte trois défis : le réchauffement climatique, la possibilité d’une deuxième guerre froide – avec la Chine cette fois – avec le remplacement des Nations unies par le front des démocraties alliées sous leadership américain.

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