Qu’est-ce que « Striketober », cette vague de grèves qui secoue les Etats-Unis ?

C’est un phénomène rare aux Etats-Unis. Ouvriers, infirmiers… Des dizaines de milliers de salariés américains, fatigués par leurs longues heures de travail pendant la pandémie et frustrés face aux profits de leurs employeurs, ont engagé des mouvements de grève cet automne.

Le mot « Striketober », contraction de « strike » (grève) et « October » (octobre), est apparu sur les réseaux sociaux. La star de l’aile gauche du parti démocrate, Alexandria Ocasio-Cortez, l’a même mis en avant jeudi dernier sur Twitter. Selon CNN, la très grande majorité de ces travailleurs font grève pour la première fois, dans un pays où ce genre de mouvement social est rare.

Quelque 31 000 employés du groupe de santé Kaiser Permanente dans l’ouest des Etats-Unis menacent de cesser le travail sous peu. Depuis jeudi, 10 000 salariés du constructeur de tracteurs John Deere sont eux déjà en grève. 1 400 chez le fabricant de céréales Kellogg’s depuis le 5 octobre, et plus de 2 000 employés de l’hôpital Mercy à Buffalo depuis le 1er octobre.

A Hollywood, une grève des équipes de tournage qui menaçait de paralyser à partir de lundi l’industrie du cinéma américain a été évitée de justesse le week-end dernier, avec la conclusion d’un accord sur les conditions de travail de ces employés techniques.

Pendant la pandémie, pour compenser les nombreux absents, « on a sacrifié du temps avec nos familles, on a manqué les matchs des enfants, des dîners, pour s’assurer que les boîtes de céréales soient dans les magasins », raconte Dan Osborn, mécanicien chez Kellogg’s depuis dix-huit ans et président de la section locale du syndicat BCTGM, auprès de l’AFP.

« Et c’est comme ça qu’on nous récompense ? En nous demandant de faire des concessions alors même que le PDG et les grands chefs s’accordent des augmentations ? ».

Les employés ne rechignent pas aux longues heures. Mais ils s’opposent à la généralisation d’une catégorie d’employés n’ayant pas accès aux mêmes avantages et à la suppression de l’ajustement automatique des salaires au coût de la vie, un point important au moment où l’inflation est forte.

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