Non contents d’être des champions de l’évasion fiscale, les géants de la tech sont aussi particulièrement doués pour siphonner des subventions publiques. Aux États-Unis, les gouvernements locaux accordent chaque année des millions de dollars d’allègements fiscaux pour persuader les centres de données de s’implanter sur leur territoire. Mais ces accords sont entachés d’une curieuse opacité et s’avèrent surtout extraordinairement coûteux, révèle une enquête du magazine Forbes.
La plupart du temps, Google et consorts se cachent derrière des sociétés fictives pour réclamer des allègements fiscaux. Selon eux, l’anonymat permet de préserver le secret commercial et les protègent de «risques potentiels de sécurité». Mais cet anonymat a aussi pour but de retarder l’opposition des habitants préoccupés par l’impact environnemental colossal de ces centres de données très gourmands en eau et en énergie. Ils consomment déjà 1,15% de l’électricité mondiale, et leur consommation devrait encore croître de 20% d’ici 2030.
Aussi, accorder ouvertement des incitations fiscales à ces entreprises richissimes peut faire mauvais genre. Les sociétés cherchent à se faire le plus discrètes possible. Amazon va même jusqu’à faire porter des badges avec un faux nom d’entreprise à ses employés sur un site de Virginie, selon un document dévoilé par Wikileaks en 2018. Sur d’autres sites, elle utilise des filiales ou des contrats de location avec des sociétés sous-traitantes afin de masquer son identité.
Outre le manque de transparence, les contrats passés entre les sociétés tech et les municipalités s’avèrent surtout complètement disproportionnés. Forbes cite le cas d’un datacenter implanté à Columbus, dans l’Ohio, qui devrait employer à terme vingt personnes et qui a bénéficié d’un allègement fiscal de 54 millions de dollars. Soit… 2,7 millions de dollars par emploi créé!
La suite ici : Comment les GAFA engrangent des millions de subventions avec leurs datacenters