Nous regrettons de constater la multiplication des attaques contre la CPI, son personnel et les groupes de la société civile qui coopèrent. Nous avons été témoins avec une grande inquiétude du décret émis aux États-Unis par l’ancien président Donald Trump et les sanctions dirigées contre le personnel de la Cour et membres de leur famille. Les critiques publiques injustifiées à l’encontre de la Cour concernant son enquête sur les crimes présumés commis dans les territoires palestiniens occupés sont également très inquiétantes, y compris les accusations infondées d’antisémitisme.
Il est bien établi et reconnu que la définition des responsabilités des violations graves des droits de l’homme commises par toutes les parties à un conflit est essentielle pour parvenir à une paix durable. C’est le cas en Israël-Palestine, tout comme au Soudan, en Libye, en Afghanistan, au Mali, au Bangladesh/Myanmar, en Colombie et en Ukraine. En l’absence d’obligation de rendre des comptes pour les graves violations des droits de l’homme, ce sont les victimes en quête de justice et les personnes aspirant à une paix durable qui en paient le prix.
Les tentatives visant à discréditer la Cour et à entraver son travail ne peuvent être tolérées si nous voulons sérieusement promouvoir et faire respecter la justice dans le monde. Nous comprenons la crainte de plaintes et d’enquêtes à motivation politique. Pourtant, nous sommes fermement convaincus que le Statut de Rome (le traité qui a établi la CPI, NDLR) garantit les critères de justice les plus élevés et constitue un moyen essentiel de lutter contre l’impunité des crimes les plus graves dans le monde. L’absence d’action aurait de graves conséquences.
Dans ce contexte, nous soulignons l’importance pour tous les gouvernements européens de soutenir fermement l’indépendance de la CPI et de protéger l’institution et son personnel de toute pression ou menace extérieure. Cela implique de s’abstenir de toute critique publique des décisions de la CPI, ce qui pourrait contribuer à saper l’indépendance de la Cour et la confiance du public dans son autorité.
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