Les cent jours de Joe Biden : un premier bilan

Le monde s’attendait à quelqu’un de mou et de tiède. La surprise a été totale : loin du portrait qu’en avait dressé Donald Trump – et qui avait été un peu trop vite adopté –, Joe Biden a fait mentir la propagande de son ancien adversaire et ne s’est pas vraiment montré « endormi ». Bien au contraire. C’est un véritable ouragan qui s’est déchaîné. Le nouveau président s’est porté sur tous les fronts et a développé des ambitions phénoménales. Au bout de 100 jours, le pays en est tout secoué.

La révolution a pourtant été faite dans le velours : fidèle à ce qu’il a toujours été, Joe Biden parle d’une voix calme et douce. C’était d’ailleurs là l’une de ses promesses : en finir avec le côté « bruyant » de son prédécesseur. Toutefois, ce n’est pas ce que l’on retient en premier de ce début de mandat. Car son côté sérieux a aussi écrasé le maigre bilan de Donald Trump : Joe Biden parle peu – il n’a donné qu’une seule conférence de presse – mais il agit. Et, dans l’action, il se montre terriblement efficace.

…Alors on a vu à qui on avait affaire : le bilan des cent premiers jours est marqué par une victoire indéniable sur ce terrain. 210 millions de doses administrées en 100 jours, quand l’objectif initial avait été fixé à la moitié. Son prédécesseur avait promis 2 millions de doses avant Noël et n’avait pu faire vacciner qu’un peu moins de 900 000 personnes, faute d’une logistique ambitieuse. Le contraste est brutal mais il ne l’est pas qu’avec Donald Trump : le monde entier a été assommé par l’efficacité des Américains dans cet exercice de la vaccination de masse.

Ce n’était que le début car la surprise a été crescendo : Biden a multiplié les décrets durant ses deux premières semaines de mandat, bouleversant les équilibres qui faisaient ronronner Washington et qui étaient annonciateurs d’une accélération plus brutale encore. C’est l’économie américaine qui en a bénéficié, avec un plan de 1 900 milliards de dollars que l’ancien sénateur, coutumier des rouages de cette institution, a réussi à faire adopter en un temps record. Et on parle bien là d’une loi, pas d’un décret. Les premiers résultats ne se sont pas fait attendre : 916 000 emplois créés en mars et un chômage qui est tombé à 6 %, après un ajout de 379 000 emplois en février. Janet Yellen, la ministre de l’Économie, annonce déjà le retour au plein emploi dès la fin de cette année. Car ce sont bien les emplois américains qui sont l’objectif de la politique de Biden : un nouveau volet de « l’Amérique d’abord » a-t-on vite compris, mais relooké.

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